L’îlot insalubre n°16 , Saint-Gervais Saint-Paul à Paris : une métamorphose urbaine, architecturale et sociologique

L’étude des dynamiques urbaines et sociales est toujours extrêmement enrichissante et éclairante lorsque l’on s’intéresse à ce qui façonne la morphologie de la ville et pèse de façon si importante sur la question du logement.

En tant que parisienne depuis de nombreuses générations et passionnée par l’histoire du vieux Paris, j’ai toujours été fascinée par le destin du Marais, dans lequel vivait ma famille depuis le XIXème siècle jusque dans les années 50. Un quartier tout à fait singulier dont le passé mouvementé est très souvent méconnu des personnes qui l’habitent aujourd’hui.

Le fait qu’une partie du Marais ait été classée en tant qu’îlot insalubre au début du XIXème siècle est aujourd’hui si oublié qu’on peine à s’imaginer qu’il fut l’une des grandes questions de l’urbanisme parisien durant l’entre-deux-guerres. Pourtant, la lecture des prises de position de l’administration de la Seine et des journaux de l’époque révèle l’ampleur de l’enjeu qu’a constitué la rénovation de l’îlot insalubre numéro 16 tant d’un point de vue politique et urbanistique que social pour la ville de Paris.

Cette recherche s’appuie sur l‘analyse de documents officiels mais aussi de coupures de presse d’époque afin d’avoir un éclairage sur l’histoire des habitants du quartier.

L’étude tente de mettre à jour les rouages administratifs, politiques et sociaux qui ont engendré la métamorphose de l’îlot insalubre numéro 16 en ce quartier gentrifié que nous connaissons aujourd’hui, l’un des plus chers de la capitale au m² .

La première partie de cette recherche retrace la période allant du classement du quartier en îlot insalubre au projet de démolition qui s’en est suivi, tandis que la seconde est consacrée à l’étude des opérations de rénovations qui ont effectivement été réalisées depuis la Seconde Guerre mondiale et des contextes idéologiques (collaboration ayant conduit à l’expulsion massive de la population juive du quartier) dans lesquelles celles-ci se sont déroulées.

Dans chaque partie, j’ai tenté – dans la mesure du possible – de mettre en regard les décisions politiques et urbanistiques avec leurs conséquences sociales sur la vie du quartier.

 

Sources d’archives utilisées : Médiathèque du patrimoine et de l’architecture, archives de la Cité de l’architecture et du patrimoine, bibliothèque de l’Association du Paris historique, archives de la Commission du vieux Paris